Parmi les marques Made in France que nous sommes fiers de distribuer, il y a Drugeot Manufacture. On l’avait découverte dans un article de presse aux alentours de 2008, on a été séduit, tout de suite : d’abord par son design audacieux, ensuite par une histoire, sincère et belle, comme on les aime. 
Pour vous la raconter, on a été à la rencontre de Matthieu Rochepeau, l’un des fondateurs de l’enseigne Drugeot telle qu’on la connaît aujourd’hui.

La genèse

Au départ, Drugeot Manufacture , c’est essentiellement Jean-Louis (le papa) : il fabrique des meubles de style Empire, Louis XVI, il a fidélisé une clientèle, l’entreprise tourne bien. Mais voilà, il prend conscience que son entreprise doit prendre un nouvel élan. Il cherche une solution, décide finalement de trouver un repreneur, entame des démarches auprès de la CCI.
Ses deux fils, Matthieu et Pierre, assistent à la chose. Ils travaillent dans des domaines très étrangers à la fabrication de mobilier. Le premier est dans la compta, le second dans le marketing. Malgré cela, ils décident de reprendre l’affaire.
Pendant presque six ans, ils poursuivent l’histoire de l’entreprise, avec ce même positionnement de meubles de style. Mais d’année en année, les ventes baissent, ils font face à une concurrence roumaine et portugaise de plus en plus rude.
C’est l’heure de la remise en question. 

La renaissance

Des deux frères, c’est Pierre qui se sent plus l’âme d’un créateur. Il aime imaginer, dessiner. Il propose alors de mettre en fabrication une gamme de bibliothèques dont les lignes sont définies depuis plusieurs années, au moins dans la tête. Il dessine quatre ou cinq modèles de la gamme Kao (qui fait d’ailleurs toujours le succès de la marque aujourd’hui). Les deux frères n’ont rien à perdre, ils manquent de temps pour une étude de marché. Tant pis, ils foncent, tout simplement.
Vous vous en doutez, bien sûr, si on vous raconte cette histoire, c’est que cette nouvelle idée – celle de proposer un mobilier design et contemporain – a fonctionné !
De fil en aiguille, Pierre dessine les gammes Reso puis Pêcheur. 

Le virage du succès

Retenus au fameux 100% Design de Londres en 2009, Matthieu et Pierre voient les choses s’enchaîner. Ils sont contactés par Maison & Objet qui leur propose un stand  : « On n’était pas sûrs que ce soit une bonne opération, notre stand était dans un coin, tout au fond du hall. Mais en fait, on s’est rendu compte que les professionnels font absolument tous les stands ! » explique Matthieu. Au salon parisien, Drugeot est repéré par le Bon Marché et Fleux qui décident de distribuer la marque. La presse s’empare du sujet, Drugeot commence à profiter d’une belle visibilité.

Sollicités par des designers 

Aujourd’hui, Matthieu et Pierre travaillent avec une vingtaine de designers et sont sollicités de manière presque quotidienne : « Beaucoup de jeunes designers nous contactent, ils sont séduits pas notre démarche d’une fabrication respectueuse, en France. Je crois qu’ils ont bien compris aussi que notre entreprise est sincère. Aujourd’hui, on parle beaucoup d’éco-responsabilité, chez nous, ça fait 50 ans qu’on est éco-responsable, on peut même dire que ça fait partie de l’ADN de l’entreprise ».
Depuis un demi-siècle, Drugeot, utilise les chutes de bois pour chauffer l’atelier, les copeaux sont redistribués aux agriculteurs qui en font une excellente litière pour leurs animaux. Le bois est un matériau qu’on respecte jusqu’au bout.
Drugeot utilise du bois massif issu exclusivement de forêts françaises : chêne, frêne et hêtre, des bois de grande qualité qui participent de toute évidence au succès de la manufacture.

Drugeot, c’est un bien joli nom, vous ne trouvez pas ? Au commencement, Jean-Louis travaille ses premiers prototypes dans le garage de ses parents, qui donne sur le jardin, juste au dessus de ce ruisseau qui laisse échapper le son de l’eau qui voyage. Ce ruisseau s’appelle Le Drugeot. Hommage à la genèse de cette aventure, le nom « Drugeot » s’est imposé tout naturellement !

La sélection d’Arte Diem