Mathieu Challières est de ces personnalités qu’on adore. Complètement en dehors des attendus, il est devenu designer par lassitude, si l’on peut dire, par besoin de liberté et d’indépendance.
Et quel designer !
Après ses études d’histoire de l’art (à l’École du Louvre), il rejoint les rangs d’une grosse agence de com’ (Publicis) où il exerce ses talents créatifs en tant que concepteur rédacteur. Par ailleurs, il occupe son temps libre à la création d’objets qu’il imagine en réutilisant des matériaux récupérés ici et là. Cette activité lui procure un grand plaisir, et un sentiment de liberté totale.
Il passe une bonne dizaine d’années dans le milieu de la publicité, puis le quitte pour se concentrer sur la création d’objet. On est vers la fin des années 90, Maison et Objet est un jeune salon, Mathieu Challières saisi la balle au bond, prend un stand – pas forcément très sûr de lui – et expose un peu de mobilier et ses fameux lustres en plâtre qui sont toujours commercialisés aujourd’hui. C’est le début de l’histoire.
Les lustres en plâtre de Mathieu Challières
Mathieu Challières a un bagage solide en histoire de l’art. Son regard est aiguisé, il sait analyser, décortiquer une œuvre, un mobilier, un style. C’est à partir d’un lustre XVIIe qu’il imagine ses premiers luminaires en plâtre. De ses lignes classiques, il extrait les volutes, les coupelles, les boules, le cône. Il synthétise la forme, l’épure. Il en fait une création contemporaine.
Au tout début, il récupère des tubes dans les rues de Paris. Il les transforme et les assemble. Parallèlement, il met au point un procédé de fabrication très spécifique en complétant sa structure de bandes plâtrées. Il a l’âme créatrice et la main habile.
Il nomme ces lustres Balthazar ou Melchior, défend une inspiration théâtrale.
Les volières
Les volières voient le jour en 2006. Mathieu Challières les décrit volontiers comme des « objets lumineux non identifiés », nés du désir d’orchestrer une mise en scène inédite d’oiseaux dans les airs. Les oiseaux sont partout en histoire de l’art : dans les tapisseries de Jean Lurçat ou dans les compositions cubistes de Picasso, dans la peinture classique aussi, dans les fresques crétoises encore… Mathieu Challières est sensible à ces représentations multiples. Il choisit les oiseaux comme thématique de travail, parce que, sans nul doute, ils constituent le symbole de liberté le plus évident. N’allez pas imaginer qu’ils soient en cage. Les mots sont importants. Ils sont dans une volière – matérialisée par une légère structure en métal – qu’on dirait espace de rencontre, duquel on peut sortir et rentrer à sa guise.
Chez Arte Diem, on est particulièrement sensibles à la poésie de ces luminaires.
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