Il y a quelques années, en balade du côté d’Huelgoat, j’avais repéré le travail d’une plasticienne singulière et j’étais reparti avec une œuvre et l’intention de l’inviter un jour à exposer chez Arte Diem.
Elle est venue accrocher son travail il y a quelques jours, l’occasion pour nous d’échanger avec elle sur ses intentions et son parcours artistiques.
J’ai eu envie de partager ce moment avec vous, en vous invitant à venir découvrir son exposition « Monstres & Cie ».

 

Exposition Delphine Constant
Monstres & Cie
10 juillet > 30 septembre 2021
au premier étage d’Arte Diem

Un lieu pour créer

Si Delphine est originaire de Lyon, elle a pas mal voyagé, à commencer par Paris où elle a fait ses études d’arts-plastiques à Paris I. La formation dispensée à Saint-Charles ne la nourrit pas exactement comme elle l’espérait. Elle décide de quitter la capitale, cherche un lieu où poser ses valises, une ville où elle pourrait poursuivre ses études, qu’elle souhaite continuer aux Beaux-Arts.
« J’avais envie d’un lieu plus calme que Paris, j’en avais besoin même. Et puis, je m’imaginais dans un endroit hybride, où il y aurait l’effervescence culturelle d’une ville et la mer pour se baigner tous les jours…bon, au final, je ne me baigne pas tous les jours ! (rires) Mais j’ai trouvé à Brest ce que je cherchais ».

Travailler et vivre à Brest

En 1995, donc, Delphine entre aux Beaux-Arts de Brest et trouve dans cette orientation la formation qui l’épanouit. Elle en sort diplômée en 1999, nourrie, plutôt. La même année, l’école lui propose d’y enseigner, elle fait ses premiers pas en tant que prof : « L’enseignement aux Beaux-Arts de Brest, c’est passionnant, enrichissant, sur le plan humain aussi bien qu’artistique : on apprend à peaufiner sa réflexion, on enrichit sa pratique, au contact de créatifs qui a priori ont moins d’expérience. Et ça c’est fabuleux. Et puis ce métier me donne le temps de travailler ma peinture, mon dessin, mon univers plastique. En fait, j’ai deux métiers qui ne peuvent se distinguer l’un de l’autre. ».

Je suis toujours en quête d'un équilibre qui se situe à la lisière de l'abstraction et de la figuration

La forme et la couleur

Dans l’œuvre de Delphine, on observe des formes, à la lisière de l’organique, du végétal et de l’humain. Au départ, elles sont encore très vagues, Delphine aime laisser le geste la guider vers une finalité plastique qu’elle ne perçoit pas toujours ; la spontanéité fait partie de sa manière de travailler : « J’ai besoin d’être irrationnelle, de me laisser aller dans le rêve. L’inconnu, l’inconscient, font résolument partie de mon travail ».

Pour composer son œuvre, Delphine utilise les encres, la gouache (sa technique de prédilection), l’aquarelle ou le crayon de couleur. Parfois, elle les mélange avec délicatesse, apportant un trait, une texture, une impression de volume, qui viennent enrichir la composition. La couleur est au cœur de ses recherches, une quête permanente qui l’habite depuis toute petite.
« La couleur recèle quelques mystères irrésolus, j’aime l’idée qu’elle nous échappe, qu’elle évoque pour chacun des sentiments différents ».
Elle permet aussi à Delphine de  communiquer, de transmettre un sentiment immédiat de joie. Sa vivacité, ses accords, participent à cette vibration que l’on ressent quand on regarde.
« Je travaille essentiellement sur papier, j’aime la souplesse qu’il apporte dans le travail, on peut le déplacer facilement ; au-delà de ces aspects purement pratiques, le papier révèle la matière, la couleur et la forme, sa trame apporte une dimension supplémentaire à l’œuvre ».

Voilà, on ne vous en dira pas davantage, parce que les arts-plastiques, ça se vit en vrai : allez, venez voir l’exposition de Delphine Constant au Magasin ! 

Bel équilibre entre design et arts-plastiques : les vases « Découpage » dessinés par Ronan et Erwan Bouroullec pour Vitra se marient admirablement avec cette œuvre de  Delphine Constant. Le jeu de textures y est sûrement pour quelque chose : du brillant et du mat, du lisse et du granulé… c’est beau !