Photo de couverture © Jardin Georges Delaselle

Vous le savez sans doute, chez Arte Diem, on a un attachement particulier pour l’île de Batz. L’île de Batz, c’est déjà l’aventure de la traversée. On quitte le continent, on s’en extrait, on part un peu à l’aventure. On se sent au bout du monde, dans une autre vie : le dépaysement est total. 
Du bateau, on la remarque facilement cette masse verte, là, juste à la pointe Est de l’île. C’est le Jardin Georges Delaselle, un jardin exotique d’une exceptionnelle beauté. À sa tête, Benjamin Goues mène sa barque avec brio et contribue, avec ses équipes, à embellir le jardin de jour en jour.  Comme une œuvre de design, la beauté du jardin relève d’une alchimie entre contrainte et créativité. 

© Jardin G. Delaselle

Une histoire étonnante

Georges Delaselle s’intéresse à la botanique, il visite des jardins exotiques dans le sud de la France, fréquente le jardin colonial de Nogent-sur-Marne. Il se documente. Il découvre l’île de Batz en 1898, repère les terres à l’extrême pointe Est de l’île : c’est la révélation. C’est ici qu’il entreprendra l’œuvre de sa vie. Il vit alors à Asnières, occupe un poste de direction dans une compagnie d’assurance. Il fera la navette entre Paris et l’île de Batz pendant près de vingt ans.
En 1918, il apprend qu’il est atteint de la tuberculose. Il quitte la région parisienne, vend tout, et consacre alors son énergie et sa fortune à son jardin. Il creuse, terrasse, plante, protège, compose… et s’épuise.
Il vend son domaine en 1937  à un certain Monsieur Nast. Pendant la guerre, le terrain est occupé par l’armée allemande, le jardin n’est presque plus entretenu, puis il est vendu de nouveau en 1957 au comité d’établissement d’Aérospatiale pour le transformer en colonie de vacances. Il est redécouvert, puis réhabilité par l’association des Amis du Jardin Georges Delaselle.  En 1997, le Conservatoire du Littoral se porte acquéreur et Haut-Léon Communauté en devient le gestionnaire. 

Georges Delaselle dans son univers. Source : Archives des Amis du Jardin Georges Delaselle

Prolonger l’œuvre de Delaselle

Benjamin Goues a fait des études de philo à la fac de Brest. Rien ne semblait le prédestiner à devenir un jour l’”héritier” de Georges Delaselle. Il étudie l’éthique et la métaphysique, soutient un mémoire de maîtrise en philosophie de la démocratie, devient correspondant universitaire au Télégramme pour la rubrique “Mer”. Il s’implique alors pendant neuf mois en service civique chez Surf Rider Fondation, une ONG qui travaille depuis plus de trente ans à la protection des océans. Il y apprend à gérer un budget, il observe le management des équipes et peaufine ses apprentissages.

Il surfe, il aime la mer et la nature. Combiner nature et vie professionnelle, c’est ce que cherche alors Benjamin. Lorsqu’il voit passer l’annonce d’un job d’été comme médiateur au Jardin Georges Delaselle, il postule. Sa candidature est retenue. C’est le début de l’aventure.

“La botanique, l’exotisme, les palmiers, la mer, tout semblait se combiner harmonieusement dans cet endroit. Tout cela correspondait au cadre de travail que je cherchais”.

De fil en aiguille, Benjamin fait sa place au Jardin, se passionne plus que jamais pour les plantes, se découvre des aptitudes et une réelle passion pour l’aspect scientifique de la botanique. “J’ai trouvé ma place, j’ai appris les plantes et  j’ai bossé dur ! J’ai vécu cette expérience comme un réveil. J’avais trouvé la voie de la passion, celle qui allait guider mes choix professionnels. Ça m’a pris aux tripes, je me suis attaché au jardin, je ne l’ai plus jamais quitté !”.
En 2015, il remplace officieusement le directeur en place parti en congé maladie. Il fait ses preuves pendant neuf mois, durant lesquels il démontre ses capacités à diriger un établissement de cette envergure. Il prend finalement les rênes du Jardin.
“Ça n’a pas été facile tous les jours, évidemment, c’était un gros challenge. On a bossé et on a développé plein de choses dont on est fiers : le partenariat avec le Jardin Exotique de Brest par exemple, l’augmentation des visites à hauteur de + 20 000 personnes. Et aujourd’hui, quand moi et mon équipe on regarde le jardin, on se dit qu’il n’a jamais été aussi beau, c’est une vraie récompense”.

1700 espèces végétales cohabitent sur les 2,5 hectares du jardin. © Jardin G.Delaselle

Jardin, design, contraintes et esthétique.

Est-ce que le Jardin Delaselle est une œuvre de design ? C’est la question que nous avons posé à Benjamin Goues : “Comme en design d’objet, le jardin est le fruit de recherches qui vont nous permettre de combiner contrainte et esthétique. Nos contraintes s’appellent le vent, le sable, la pluie, le soleil ou l’ombre. Avec nos connaissances, on crée des espaces, on doit trouver des mariages heureux entre des plantes et cette union doit durer ! Nos compositions doivent être belles maintenant, demain, dans dix ans, dans vingt ans. Comme chez le designer d’objet, on est toujours en quête du résultat parfait, celui qui va faire émerger une forme, une couleur, une succession de lignes harmonieuses.”

Vous l’aurez compris, nous sommes toujours enchantés de nous rendre dans ce jardin enchanteur ! En plus, il est équipé d’un très joli mobilier Fermob, acheté il y a de nombreuses années chez Arte Diem. Ces gens-là sont des personnes de goût !
Allez, hop, un petit tour à l’île de Batz !