Maison et Objet, la Paris Design week, on y va chaque année. Le premier s’ouvre davantage sur un public de professionnels, le second s’adresse à un public plus large, amateur de design : une manière de permettre à tous d’accéder à une culture parfois jugée élitiste.
Nous nous sommes entretenus avec Franck Millot, directeur de la Paris Design week, il nous a parlé de son implication et de sa passion pour le design…
Dès 1995, c’est la première édition du salon Maison et Objet à Paris. Franck Millot dirige l’événement. Son entreprise (aujourd’hui composée d’une centaine de salariés) gère tous les détails, assure la coordination entre tous les acteurs. En 2011, il initie la Paris design Week : étonnamment, aucun événement de ce type n’existe à Paris. Presque partout ailleurs en Europe, les semaines du design sont en place depuis plusieurs décennies.
« La plupart des grandes villes européennes avaient mis en place ce type d’événement depuis bien longtemps, ça m’a semblé quand même dommage qu’à Paris, ça n’existe pas encore ! La Fuorisalone de Milan avait lieu en même temps que le salon du meuble, c’était cohérent de regrouper les deux événements sur des dates communes. C’est comme ça qu’est née la Paris Design week, en s’inspirant des plus beaux événements européens » explique Franck Millot.
La Paris Design week, c’est quoi au juste ?
La Paris Design week, c’est un festival qui a lieu chaque année en septembre, en même temps que le salon Maison et Objet. Sa vocation est de promouvoir le design sous toutes ses différentes expressions et de le rendre culturellement accessible : « La Paris Design week prend la forme d’un parcours dans Paris, on se balade à la découverte de lieux, d’installations, tout le monde peut y aller, on peut aller découvrir le design dans les grands magasins parisiens, dans les showrooms, ou bien encore au travers d’installations éphémères qui jalonnent le parcours ».
En 2021, c’était la onzième édition, Franck Millot peut déjà en dresser le bilan : « Nous n’avons jamais eu autant de participants cette année, nous avons pu présenter plus de 300 installations, c’est signe que ça prend de l’ampleur, ça nous ravit ! ».
Comment se prépare un tel événement ?
Franck Millot travaille avec dix de ses collaborateurs ; tous ne sont pas à plein temps : « La quasi totalité des événements est organisée par les participants eux-mêmes. On fait appel à des forces vives extérieures à l’entreprise, des journalistes indépendants qui vont travailler sur les contenus de notre communication, des designers graphiques sur les questions d’identité visuelle. Pour la publicité, la Ville de Paris nous apporte un soutien de taille en mettant à notre disposition des emplacements publicitaires ; cette année, on a pu installer un pavoisement sur l’avenue des Champs-Elysées. Tout cela fait que la Paris Design Week représente une organisation assez légère ».
La campagne de communication débute six mois avant le début du festival, la commercialisation et la relation avec les participants se font tout au long de l’année, tandis que la production, la logistique sont élaborées durant les six mois qui précèdent la Paris Design Week.
Ci-dessus, le design de STRING exposé à l’Institut Suédois pendant la Paris Design Week.
Franck Millot,
un véritable passionné de design
C’est un peu une évidence, Franck Millot est plus que sensible au design. Il travaille déjà sur la préparation de deux « événements design » qui se dérouleront l’année prochaine en Chine et au Japon.
Nous l’avons interrogé sur ses coups de cœur design : « J’ai eu un véritable coup de foudre pour le travail de Pierre Bonnefille ; son exposition au Musée Guimet est extraordinaire : il a créé des pièces de mobiliers et des panneaux qui dialoguent brillamment avec les collections d’art asiatique du musée. Cela m’a procuré une très grande émotion ».
Ce n’est pas non plus une grande surprise, Franck Millot est allé découvrir la Bourse de Commerce : « La cohérence entre l’architecture de Tadao Ando et le design des Bouroullec est absolument exceptionnelle ».
Ci-dessus, l’installation de Pierre Bonnefille au Musée Guimet
Ses voyages le nourrissent tout autant en matière de design : « À Stockholm, j’ai découvert le Musée National, c’est un peu l’équivalent du Louvre de chez nous. La dernière partie du musée présente des collections du XXe siècle, les œuvres d’art moderne et contemporain sont mises sur le même plan que le design, c’est une idée tellement pertinente ! En découvrant ces salles, on se rend compte que le design, c’est notre paysage quotidien à tous. »
Ci-dessus, le National Museum de Stockholm présente, dans les salles dédiées au XXe siècle, des pièces de design mises en relations avec des œuvres du champ des arts plastiques.
Et Arte Diem dans tout ça ?
Jusque-là, on était drôlement contents de pouvoir échanger avec Franck Millot, et puis on a découvert qu’en plus il connaissait le magasin, et là, on a été comblés : « Je suis souvent venu chez Arte Diem, je suis très attaché à la région. Quand j’étais enfant, je venait à Callot en vacances et j’ai acheté une maison à l’île de Batz. Vous savez, dans mon métier, dès qu’on voyage, on cherche des magasins de design, on regarde le choix de leurs produits, c’est une sorte d’instinct professionnel ! C’est vraiment un magasin formidable et n’y voyez pas de flatterie de ma part, c’est simplement un constat ! ».
Ci-dessus, le bois était à l’honneur dans la cour de la Bibliothèque historique.
Commentaires récents