Pour les adultes, il était fort pratique. On le planquait sous la table, il suffisait de le sortir quand on avait du monde, pour ajouter une assise à la tablée. Il n’était pas toujours bien vu des amateurs de design dans les années 80. En revanche, les enfants en avaient fait un terrain de jeu : on pouvait le faire rouler, planquer des Playmobils ou des figurines de Schtroumpfs à l’intérieur pour faire croire qu’on avait bien rangé sa chambre. 

Pourtant cet objet a connu son heure de gloire peu après sa création en 1968 par Henry Massonnet. Le bonhomme est un entrepreneur originaire de l’Ain, du Haut-Buget pour être précis et il n’est pas du tout certain qu’il se considère comme un designer. À la fin des années 60 en design, le plastique est un matériau très utilisé, on est moyennement écolo à cette époque, et il n’est pas cher et permet une certaine fantaisie dans les couleurs et dans les lignes.
Chez Stamp, Henry Massonnet fabrique initialement des peignes, puis des glacières, très appréciées des pêcheurs, qui sont des consommateurs fidèles à l’entreprise. À leur demande, il crée le Tam Tam, dont il dira avec amusement que sa création ne lui a pas demandé plus d’une demi-heure !

Au début, le produit fonctionne principalement auprès des pêcheurs : il est léger, fonctionnel, facile à transporter. Petit à petit, il se démocratise dans d’autres milieux. Il est pas cher, vendu 15 francs. Autrement dit, tout le monde peut se l’offrir. Il est encore loin d’être perçu comme un objet design. Ce qui ne va pas durer.

Car en 1969 un événement inattendu va bouleverser son histoire : pour le magazine Ici Paris, Brigitte Bardot pose dans son intérieur, le public y découvre le Tam Tam. Le succès est immédiat, les ventes explosent. Deux ans plus tard, il entre dans les collections du Muséum of modern art (MoMa de New York).

1973, c’est le choc pétrolier. L’industrie du plastique souffre jusqu’au début des années 80. Massonnet se voit contraint d’arrêter la production du Tam Tam. L’objet tombe un peu dans l’oubli. Il faut attendre le début des années 2000 avant qu’un éditeur, Branex design, emmené par Sacha Cohen, relance la fabrication, avec un succès saisissant. Il le met au goût du jour, en faisant participer le collectif Radi Design ou bien encore Inès de la Fressange, propose de nouveaux coloris. Son crédo : « Ne rien inventer, tout revisiter ».

Depuis, il a été revisité par de nombreux éditeurs, Par exemple Pols Potten, avec son Zig Zag et même un tabouret, tenez-vous bien, qui s’appelle… le Tam Tam. C’est dire l’importance de l’objet original !
Il servira aussi d’inspiration au plasticien Étienne Bossut au travers de son œuvre monumentale, Tam Tam Jungle. Pas mal, non ?

Entre 1968 et 1973, le Tam Tam s’est vendu à 12 millions d’exemplaires.
Il est toujours fabriqué dans l’Ain, chez Stamp, l’entreprise d’Henry Massonnet.
Les droits mondiaux sont détenus par Branex Design, la société de Sacha Cohen.
En moyenne, il est vendu à 200 000 exemplaires par an.
Il existe dans de nombreux coloris et finitions (chromé, effet cristal, couleurs pop’).

On vous attend au magasin pour se raconter nos petits souvenirs de Tam Tam… on se demande si vous en aviez un chez vous, si vous l’avez conservé, si vous aviez avec cet objet un rapport particulier. Et bien oui, on est un peu sentimentaux chez Arte Diem…