Ici, vous le savez, on aime partager l’actualité du design, ou plutôt de tous les designs. Si vous avez suivi la 49e cérémonie des César, vous avez peut-être remarqué ce court métrage « Été 96 » : c’est un film à voir, d’abord parce que ça se passe entre Carantec et Callot, ensuite parce que sur un plan esthétique, c’est vraiment, vraiment réussi.
On a rencontré sa réalisatrice, Mathilde Bédouet qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions, elle nous a raconté son aventure.

Qui est Mathilde Bédouet ?

Elle est une pro de l’animation, qu’elle pratique d’abord au sein d’agences de com, dans un esprit de commande, pour valoriser des marques. D’année en année, elle apprend à peaufiner sa technique, à être efficace, à gagner du temps. Mais la dimension artistique manque cruellement à sa pratique. Elle réalise alors des clips en rotoscopie, une technique cinématographique qui consiste à dessiner à partir de chaque image d’un film : un boulot de titan.

Des souvenirs impérissables

Petite, Mathilde a beaucoup trainé ses claquettes à la Grève-Blanche, dans le quartier du port à Carantec. Chaque été, ses parents y louaient une maison. Quand ce n’était pas le cas, la famille s’invitait chez des amis. Bref, aux grandes vacances, c’était direction Carantec, si bien que ces séjours estivaux ont laissé quelques souvenirs impérissables.
Et puis, il y a quelques années, Mathilde a retrouvé dans des cartons des vieilles cassette VHS ; elle y a redécouvert les petits films réalisés par son père dans les années 90, avec ces images d’enfants qui jouent indéfiniment sur la plage, le son des rires joyeux de ces moments-là.
Cette découverte, c’est le point de départ de la réalisation de son film « Été 96 ».

Pendant le tournage du film à Callot.

L’un des 5 000 dessins réalisés pour le film Été 96

La réalisation d’un premier film en images

Pour pouvoir appliquer la technique de la rotoscopie, il faut d’abord avoir un film, à partir duquel travailler. Pour le réaliser, Mathilde a fait passer des castings à Carantec : les enfants qui jouent dans le film y vivent. L’histoire raconte une virée à Callot, en famille, avec les amis, avec aussi la marée qui monte, le retour impossible sur le continent. Il y a cette histoire qui finit bien, que l’on a l’impression de vivre.
À partir de ce film, Mathilde a dégagé pas moins de 5 000 images, qu’elle a ensuite imprimées pour retravailler par dessus, un dessin délicat aux crayons de couleur (plus de 300 crayons ont été nécessaires !).
Une fois tous les dessins réalisés, Mathilde les a assemblés pour qu’ils s’animent au contact les uns des autres. Puis, elle a ajouté les dialogues, la musique.
Bon, raconté comme ça, ça semble simple, mais il faut savoir que l’écriture du scénario a pris trois ans et la réalisation, deux.

Pour bien comprendre la nature et l’ampleur de ce travail, on vous propose de regarder le making of du film :

Nous espérons que ça vous plaira autant qu’à nous !