La Masters de Starck
Comment évoquer la chaise Masters, éditée par Kartell, sans évoquer le bonhomme qui l’a imaginée ?
Sans aller jusqu’à raconter la très longue et étonnante carrière du designer français Philippe Starck, on peut difficilement faire l’impasse sur sa manière de concevoir le design ; dès sa sortie de l’école Camondo, il utilise le design comme moyen de rendre le quotidien plus agréable, plus amusant, en revisitant ses références, en jouant sur les formes, en mettant l’accent sur l’humour et le second degré. Et on peut dire que c’est réussi.
Démocratiser le design
Ce désir de démocratisation du design passe aussi par le prix, qui doit nécessairement être abordable ; selon Philippe Starck, tout le monde doit pouvoir s’offrir un objet design. C’est sans doute pour atteindre cette ambition que Starck travaille pour des marques très grand public comme Free, Fluocaril ou bien encore Photomaton. Chacun pourra alors accéder au design, en installant la Freebox, en se brossant les dents, en allant faire ses photos d’identité dans à peu près n’importe quelle galerie commerçante de France.
Les exemples sont plutôt nombreux, nous ne les citerons pas tous. Revenons plutôt à notre fameuse chaise Masters.
Un travail de dématérialisation
« Moins de matière, plus d’intelligence », c’est le crédo de Philippe Starck qui cherche à réinventer des objets avec le moins de matière possible. Il ne s’agit pas uniquement d’esthétique, plutôt de trouver le juste équilibre entre design, durabilité et impact environnemental. Et c’est mathématique, moins de matériau cela signifie aussi que le produit peut être vendu à un prix raisonnable.
La chaise Masters est sans doute l’un des exemples les plus parlants. Seule l’assise fait appel à un matériau dense, là où les pieds, le dossier et les accoudoirs restent minimalistes. Objectif atteint, donc.
Mais au fait, d’où vient cette forme singulière ?
Inspirée des plus grands
Le nom « Masters » évoque les grands noms du design, et ce nom a été plutôt bien choisi. Car cette chaise Masters est un véritable hommage à trois « maîtres » de génie : Eero Saarinen, Charles Eames et Arne Jacobsen. C’est à partir d’une pièce iconique de chacun de ces hommes que Philippe Starck a imaginé la Masters : la Série 7 (Arne Jacobsen, 1955, éditée chez Fritz Hansen), la Eiffel Chair (Charles Eames, 1950, aujourd’hui éditée chez Vitra) et enfin, la Tulip Chair (Eero Saarinen, 1956, éditée chez Knoll). En photo ci-dessous, on comprend bien le processus créatif !
La Série 7 d’Arne Jacobsen
La Eiffel Chair de Charles Eames
La Tulip Chair d’Eero Saarinen
En intérieur
ou en extérieur
La Masters trouve sa place aussi bien à l’intérieur de la maison que sur la terrasse ou dans le jardin. Elle se décline dans de très nombreuses versions, métalliques (doré, argenté, bronze…) ou colorées.
Nos conseils :
- Privilégiez une forme rectangulaire ou carrée pour votre table à manger, les rondeurs de la Masters n’en seront que mieux mises en valeur.
- Vous pouvez l’utiliser seule, derrière un bureau (ci-dessous à droite dans sa version Or) ou pour en faire un coin lecture privilégié, à la lumière tamisée d’un lampadaire, avec un joli coussin si vous voulez accentuer l’effet cocoon.
- En bouts de votre table de jardin, mariée avec deux bancs, ou au pied d’un arbre où il fait bon se poser.
- Jouez sur les différences de couleurs pour accentuer une ambiance (ci-contre).
- Mariez vos chaises Masters avec d’autres matériaux pour les mettre en valeur : le bois par exemple. (ci-contre)
- N’ayez pas peur de la placer autour d’une table ancienne, le mariage est heureux. (Ci-dessous, Source Ideat Magazine).
Commentaires récents