Le design, c’est responsable par définition, parce que c’est pensé pour durer, parce que l’esthétique passe par la qualité des matériaux. Bon, on ne vous apprend pas grand chose là, on en a bien conscience. Comme on aime bien apprendre et partager, on a eu envie d’en savoir plus sur ce qu’est l’éco-design aujourd’hui. Par ici la visite !
Depuis dix ans, la recherche a permis de voir apparaître des technologies nouvelles, qui prennent en compte une multitudes de critères d’écologie : la ressource, le recyclage, le transport…
Cette dernière décennie a fait un sacré bond en avant au niveau des pratiques éco responsables, avec notamment une explosion du Made in France et une réelle implication des entreprises en matière de santé de l’utilisateur. Une ambition de faire mieux, plus respectueux, plus vertueux. Et c’est à la fois bluffant et encourageant.
Le bon sens, façon Ligne Roset
Chez Ligne Roset, on peut dire que l’écologie, c’est une valeur originelle. Depuis plus de trente ans, la marque française utilise des produits acryliques à séchage par ultraviolets, ne comportant pas de solvants et qui par conséquent ne dégagent pas de COV (composés organiques volatils) : les fameuses « colles propres », à l’eau notamment. La fabrication du mobilier fait appel à des essences de bois locales (chêne, hêtre, noyer, frêne…), labellisé PEFC (en clair, une certification forestière qui promeut la gestion durable des forêts). Les cuirs proviennent de Scandinavie et d’Italie. Bon et puis évidemment, la fabrication est 100 % française (dans l’Ain), ça aussi, c’est un argument de choc.
En dix ans, Ligne Roset a enregistré une baisse de 40% de ses déchets, c’est quand même drôlement encourageant.
Mais au delà de tout cela, c’est à une nouvelle façon de concevoir un produit qui intéresse la marque : avec le moins de matière possible, en mettant aussi l’accent sur le poids du mobilier. Un canapé léger, c’est aussi un transport plus vertueux, moins polluant. Ils pensent à tout chez Ligne Roset. Cocorico !
Courez acheter votre Togo chez Arte Diem, plus rien ne vous retient !
En 2020, la marque a lancé une opération inédite. Ligne Roset propose de récupérer les canapés Togo des versions les plus anciennes pour en refaire la mousse et le revêtement tissu ; en échange, le propriétaire reçoit un bon d’achat qui lui permettra de faire une nouvelle acquisition chez Ligne Roset. Le Togo recyclé sera vendu à 40% du prix d’un Togo neuf, une politique commerciale qui permettra à plus de foyers d’accéder au design.
Vitra, toujours en quête d’évolution écologique
Bon, Vitra, c’est Suisse. Sans tomber dans les clichés, on sait tous que la Suisse a toujours été très intéressée par les questions environnementales et qu’elle a peut-être été précurseur en la matière. Pourtant, Vitra c’est un peu le champion du plastique moulé. Une bonne partie de ses collections – qui fait de toute évidence le succès de la marque – étant basée sur ce matériau, il a bien fallu réinventer tout ça. La marque est en constante évolution sur la conception de ses chaises en plastique. Si on prend l’exemple de la Panton Chair, elle a déjà connu 4 matières plastiques différentes depuis sa création au début des années 60 (relire notre article sur la Panton).
Si on évoque le fameux module Algues, dessiné par les frères Bouroullec, là aussi, la démarche est intéressante : le matériau est fabriqué à partir d’algues (allez savoir, si ça se trouve, il y a même des algues de Bretagne dedans !). La réflexion part du principe qu’il faut trouver de nouvelles ressources sans détruire la planète : les algues ont de multiples avantages, elles sont à la fois abondantes et renouvelables.
La recherche permet d’utiliser aussi des plants de tournesol, des noyaux d’olive, des balles de riz. On en fait de la poudre qui sera ensuite mélangée à des matrices bio plastiques pour obtenir un bio plastique très fortement amélioré.
Des procédés de colorations innovants chez Artek
Là aussi, les recherches sont étonnantes. Pour créer de nouvelles fibres textiles, Artek a fait appel à l’Atelier Luma (tout comme Vitra pour le module Algae, d’ailleurs), en particulier pour trouver des procédés de coloration nouveaux et écolos pour ses matières textiles. On utilisera la garance qu’on trouve dans le Vaucluse et qui permet de décliner un grand nombre de coloris dans une palette de rouges.
Au passage, la Tour Luma à Arles est un incontournable, pour qui s’intéresse au design et à l’architecture. C’est à la fois un lieu culturel et expérimental, notamment en matière de recherche et de technologie, un lieu de ressource pour les designers. Et évidemment, l’architecture de Franck Gehry vaut le coup d’oeil.
Recherche couleur pour la gamme de tissus d’ameublement conçue pour le mobilier Artek de la Tour LUMA. © Adrian Deweerdt
Et au niveau des fibres textiles, plein de choses intéressantes aussi. À partir de plantes invasives qui représentent un danger pour l’environnement, Luma a imaginé un recyclage intelligent : ces espèces végétales (l’agave, les herbes de la pampa, le figuier de barbarie…) en quantités grandissantes n’ont pas que des défauts. On peut en exploiter la partie fibreuse et réaliser des tissages intéressants.
Voilà, on s’arrête là pour aujourd’hui, mais si le sujet vous intéresse, on ne manquera pas de vous en reparler.
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