En bons passionnés de design que nous sommes, chez Arte Diem, on a cette culture du beau que l’on partage assurément avec Réjane Louin. Et on pèse nos mots, bien sûr. Car les œuvres soigneusement sélectionnées par Réjane participent de toute évidence à la beauté d’un intérieur.
Que serait un meuble USM Haller sans une œuvre de Maëlle Labussière pour le révéler ? Qu’adviendrait-il d’un fauteuil Loop de Vincent Sheppard s’il n’offrait le privilège de se plonger dans un paysage énigmatique de Stéven Pennaneac’h ? Quel sens aurait un luminaire Flos 265, s’il ne mettait pas en lumière une céramique de Quentin Marais ? 

Allez, on vous emmène à la rencontre de Réjane Louin qui a installé sa galerie en 2008 à Locquirec,  incontestablement haut-lieu de l’art contemporain en Bretagne. On vous l’assure.

Une forte attirance pour l’art dès le plus jeune âge

Petite, Réjane dévorait les pages des magazines lorsqu’ils évoquaient les expositions parisiennes, puis, un peu plus tard, empruntait des livres d’histoire de l’art au CDI de son collège ou à la bibliothèque de son village, dans son Ille-et-Vilaine natale. Venues les années lycée, c’est vers un bac scientifique que Réjane a choisi de s’orienter, puis après le bac vers une licence de science-éco à Rennes : « Ces années là, je prenais des cours du soir aux Beaux-Arts et je passais mes étés à peindre dans le grenier de notre maison. J’avais un besoin viscéral de créer, de manier la matière, de découvrir. Mais étonnement, je n’étais pas encore convaincue de la nécessité d’une carrière dans le milieu artistique », explique t-elle.

Ce n’est qu’après la fac que Réjane choisit de rejoindre les bancs de la prestigieuse École du Louvre (où elle se spécialisera en histoire des arts du XIXe siècle puis en muséologie*). Au terme de ses études, le désir de rentrer en Bretagne se fait ressentir. Réjane effectue des demandes de stages dans les musées bretons, et c’est à Morlaix qu’elle sera admise. 

* Ensemble des connaissances concernant la conservation, le classement et la présentation des collections de musées.

Une œuvre de Catherine Larré exposée à la galerie Réjane Louin.

Claude Briand-Picard

Les arts, une passion dont elle fait son métier

Au musée de Morlaix, elle trouve sa place tant et si bien que le stage se transforme en travail : elle assiste alors le conservateur Patrick Jourdan : « Ça été pour moi une expérience très enrichissante.  J’ai eu la chance que Patrick Jourdan me fasse confiance et m’octroie beaucoup d’autonomie dans la conception des catalogues, les accrochages des expositions, la relation avec les artistes. C’est dans ce cadre d’ailleurs que j’ai rencontré Claude Briand-Picard qui m’a beaucoup apporté dans le métier de diffusion de l’art contemporain que j’exerce aujourd’hui ».

Ses pas la mènent ensuite à travailler au sein d’un cabinet d’architecture et scénographie, une expérience  qui sera suivie d’un parcours dans le domaine du cinéma. Réjane y deviendra productrice, elle met un premier pied dans la diffusion de créateurs. 

La création de la galerie d’art contemporain Réjane Louin

En 2008, Réjane s’installe à Locquirec, la galerie démarre sur les chapeaux de roue, grâce à son réseau déjà bien établi, grâce aussi à l’aide précieuse de son ami Claude Briand-Picard : « Dans un catalogue, je suis tombée sur une reproduction d’une œuvre de Maëlle Labussière pour laquelle on peut dire que j’ai eu une véritable révélation. Il se trouve que Claude la connaissait ; il nous a mises en relation, c’est un exemple parmi tant d’autres de la manière dont j’ai pu construire mon réseau », poursuit Réjane.
Deux ans plus tard, elle rencontre Bernard Utudjan – directeur de la galerie Polaris à Paris – une rencontre qu’elle qualifie de décisive : « Bernard louait une maison dans la région pour ses vacances. Il est passé me voir un jour, curieux de jauger la qualité des artistes que je diffusais. Il m’a avoué plus tard qu’il était sceptique…(rires). En réalité, il a été séduit, il a fait venir à Locquirec des collectionneurs. Puis on a monté le projet « Partie de Campagne » . Le concept était assez innovant : plusieurs galeries investissaient des maisons de villages. L’objectif était de sortir l’art contemporain des préjugés dont il fait l’objet, en le rendant accessible à des gens qui vivent en milieu rural. Ça été un véritable succès ».
En 2016, la galerie Réjane Louin entre au réseau Art Contemporain en Bretagne (a.c.b), un réseau dont l’exigence de qualité n’est plus à prouver. 

Juliette Jouannais

Dominique de Beir

Une galerie pour tous

Il y a de toute évidence une signature « Réjane Louin » dans cette galerie si singulière. Si vous y allez régulièrement, vous savez sans doute de quoi on parle : peut-être s’agit-il de cette poésie qui émane des œuvres choisies. Réjane a ce que l’on pourrait appeler « l’intelligence du regard », car les œuvres exposées en ses murs ne sont pas uniquement belles, elles ont du sens, deux critères universels que chacun peut saisir : « Je suis convaincue que tout un chacun peut s’ouvrir à l’art contemporain. Je parle en connaissance de cause : ici, je reçois vraiment toutes sortes de gens, toutes sortes de milieux, collectionneurs ou simples amateurs. Par ailleurs, il arrive que les scolaires me rendent visite : on voit bien que très jeunes, les enfants sont vierges de tout préjugés, qu’ils font confiance à leur jugement. C’est une vraie récompense pour moi de les voir s’intéresser à l’art contemporain, aussi abstrait soit-il. Quoi qu’il en soit, la galerie est un lieu ouvert où l’on peut se sentir libre d’apprécier ou non, de parler ou non. ».

Les céramiques de Quentin Marais

Pour conclure, faites confiance à la sensibilité artistique qui sommeille en vous ! Habitués de la galerie Réjane Louin, retournez-y sans relâche, et pour les autres, faites-nous plaisir, allez-y ! 

Galerie Réjane Louin
19 rue de l’église , 29241 Locquirec
02 98 79 36 57 /06 60 17 54 53
rejane.louin@gmail.com
www.galerierejanelouin.fr

Prochaine exposition
« Mon côté animal »
avec Claire-Rose Barbier, Brigit Ber, Elise Bergamini, Dominique De Beir, Philippe Desloubières, Anne Gorouben, Sylvie Houriez, Atsuko Ishii, Marine Joatton, Catherine Larré, Emilie Moutard-Martin, Agnès Pezeu et Sylvain Roche

Du 1er juillet au 2 septembre 2023,
tous les jours sauf les mardis, 10h30-12h30 et 15h-19h
vernissage le samedi 15 juillet à partir de 17h

Stéven Pennénéac’h