À la tête de cette maison d’édition française, Amélie de Passage n’était pourtant pas prédestinée à faire carrière dans le design. Diplômée d’HEC, certes dans la filière « entrepreneur », elle a étudié sans savoir où ses pas allaient la mener. Comme souvent dans la vie, les rencontres, les lectures, les appétences personnelles allaient l’amener à évoluer dans le milieu culturel et c’est en 2009 qu’Amélie se lance dans la création de sa maison d’édition de design.
Un parcours atypique
Toute jeune, Amélie baigne dans un milieu familial où le beau est un art de vivre ; son grand-père en particulier est un chineur de talent, il sait repérer une belle montre, une faïence de qualité. Sans doute transmet-il à sa petite fille ce goût pour les beaux objets.
Néanmoins, Amélie étudie à HEC et elle n’a pas encore réellement conscience de cet héritage familial.
Le hasard et sans aucun doute sa prestance vont la mener à travailler pour le ministère de la Culture et de la Communication. En juillet 2003, alors qu’elle est encore étudiante, elle repère une petite annonce sur le campus : le ministre de la culture, Jean-Jacques Aillagon* recherche une belle plume pour rédiger ses discours. Amélie candidate et est retenue : une expérience extrêmement enrichissante qui la met sur la voie de la culture.
L’année suivante, elle intègre la Réunion des Musées Nationaux, puis la FIAC (Foire internationale d’art contemporain). Là, elle se découvre un goût certain pour le design, représenté au salon par des galeries spécialisées. Elle se sent par ailleurs de plus en plus attirée par l’entrepreneuriat. Elle a soif d’indépendance. Elle décide de lier sa formation à son appétit grandissant pour le design et commence à repérer le travail de jeunes designers. Elle pressent que cette jeune génération n’a pas ou peu d’opportunités d’éditions.
Elle découvre alors le travail de Constance Guisset qui enchaine les prix de design (en 2007 elle est récompensée par le Grand Prix design de la ville de Paris, en 2009, elle reçoit le Prix public à la Design Parade de la Villa Noaille.). Elle est charmée par l’audace de la suspension Vertigo, le projet de fin d’étude de Constance : « À l’époque, personne n’avait le culot de mettre chez soi un luminaire de 2 mètres de large ! » explique Amélie dans une interview. Autant débuter cette maison d’édition avec des pièces audacieuses !
Vertigo et Constance Guisset
Quand Amélie de Passage rencontre Constance Guisset, le prototype de la Vertigo a un peu souffert. Il a été trimballé comme on peut l’imaginer. Ensemble, et avec l’équipe de chefs de produits, Amélie et Constance le font évoluer pour qu’il s’adapte à un process de fabrication en série. La question de l’emballage, souvent pensée en dernier recours fait là l’objet d’une attention particulière, dès les premières réflexions : « On a bien rêvé à un moment donné d’un système de dépliage comme la tente Quechua, mais ce qui fonctionne pour cet équipement-là ne peut évidemment pas fonctionner pour une lampe ! » s’amuse Amélie.
La lampe Vertigo est présentée la première fois au salon Maison & Objet en 2010, sur un stand de 9 m2, partageant la vedette – si l’on peut dire – avec trois autres objets. Elle fait sensation, notamment auprès du Bon Marché, Amélie comprend alors le potentiel à venir.
D’autres jeunes designers
On ne les citera pas tous, mais bien sûr, Petite Friture, ce n’est pas exclusivement Vertigo. Ce challenge qu’Amélie décrit comme « collectif » est mené avec de nombreux autres designers. Pour n’en citer que quelques-uns, Noé Duchaufour-Lawrance (sa contribution à Petite Friture, les luminaires de la collection Mediterranea, dont on aime la légèreté, la poésie qui en émane), le studio Brichet – Ziegler, dont le mobilier de jardin Week-end est tout à fait singulier, le studio Pool, avec le duo de tables d’appoint Iso A et Iso B, Pierre Favresse et sa lampe à poser Tidelight en verre texturé qui s’inspire de l’univers automobile, ou bien encore Mortens & Jonas et leur Grand fauteuil gris beige. Si vous parcourez le site de Petite Friture pour découvrir davantage de produits, soyez-en certains, vous comprendrez en un coup d’œil qu’entre tous ces objets d’exception, il y a une infinie élégance, une approche du design très singulière, qu’on ne retrouve guère ailleurs. Nous on est fans !
Suspension Mediterranea – Noé Duchaufour-Lawrance
Grand fauteuil gris-beige – Mortens & Jonas
Pierre Favresse – Lampe à poser Tidelight
Studio Pool – Tables d’appoint Iso A et Iso B
Studio Brichet – Ziegler – Table, fauteuils et banc de jardin Week-end
Petite Friture, une entreprise à mission
Au-delà de l’aspect purement esthétique des éditions estampillées Petite Friture, et ce qui n’ôte rien à son charme, la démarche d’entreprise est tout ce qu’il y a de plus remarquable : 70 % de la production est européenne (dont une majorité en France), les matériaux sont choisis avec beaucoup de soin, combinant qualité esthétique et de durabilité, assurée par un travail méticuleux de conception qui prend entre 18 et 24 mois ; ce sont aussi des matériaux sains pour les hommes et pour la planète.
Pas de transport en avion, un choix délibéré de transports réduits au maximum (par une production locale, le plus possible !), des emballages limités au strict nécessaire.
Mais surtout, Petite Friture travaille depuis ses débuts avec les ateliers APF France Handicap, une collaboration qui a posé la base de l’engagement social de l’entreprise. On vous laisse découvrir ça en vidéo, ici-même :
Ce positionnement ultra respectueux vis à vis des créateurs, des collaborateurs, des partenaires, de l’environnement, allié à une recherche esthétique à laquelle nous sommes particulièrement sensibles, fait de Petite Friture l’un des éditeurs de design que nous sommes le plus fiers de diffuser.
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